Du Papier à l'Œuvre d'Art : Le parcours inspirant d'un jeune relieur
La reliure, ce métier d’art méconnu, continue d’attirer des passionnés en quête d’authenticité. Parmi eux, Aël Paul, actuellement à la Cayenne de Paris, incarne le renouveau d’une profession ancestrale qui transforme de simples pages en véritables œuvres d’art.
Son parcours, détaillé dans notre dernière édition de la revue Le Compagnonnage, illustre parfaitement comment l’amour des beaux livres peut se muer en vocation professionnelle. De plus, son histoire témoigne de la pertinence du modèle compagnonnique dans la transmission des savoir-faire rares.
Comment l’amour des livres peut mener à un métier d’art insoupçonné ?
Originaire de Normandie, Aël Paul était initialement destiné à un parcours universitaire classique. Après son baccalauréat, il s’oriente vers un BUT Métiers du livre à La Roche-sur-Yon, attiré par l’édition et les professions de libraire ou bibliothécaire.
Cependant, cette formation s’avère rapidement décevante. “Je ne m’attendais pas à ce que ce secteur soit autant informatisé,” confie-t-il. “J’apprécie le livre en tant qu’objet, pas dans son format dématérialisé et déshumanisé.”
C’est sur le conseil d’un professeur qu’il découvre les métiers d’art liés au livre. Ainsi, un stage chez un artisan relieur à Saint-Lô suffit à confirmer sa nouvelle orientation. “J’affectionnais déjà les beaux livres, donc la reliure s’est imposée comme une profession idéale pour moi,” explique-t-il.
La reliure, loin d’être un simple assemblage technique, requiert une compréhension approfondie des matériaux et des usages futurs de l’ouvrage. Par ailleurs, le relieur doit anticiper les éventuelles restaurations en privilégiant des matériaux réversibles comme la colle d’amidon.


Pourquoi le tour de France reste une formation d’excellence inégalée ?
Déterminé à exceller dans son art, Aël obtient son CAP Arts de la reliure en candidat libre avant de se lancer dans l’aventure compagnonnique. “C’est la découverte par le voyage qui m’a plu dans le Compagnonnage,” affirme-t-il.
Son périple l’a mené à travers la France, de la Normandie jusqu’à Lyon, en passant par Limoges, Vichy, Beaune et Illkirch. Les Cayennes de plusieurs villes l’ont accueilli, perpétuant ainsi la tradition d’entraide si chère à l’Union Compagnonnique.
Malgré la richesse de ces expériences, Aël reconnaît leurs limites : “Les artisans n’ont pas le temps de me former complètement à leur manière de faire, car les stages durent à peine quelques semaines.” Néanmoins, cette diversité d’approches lui a permis de construire sa propre méthode.
Aujourd’hui installé à Paris, il poursuit sa formation en restauration de livres anciens tout en tissant des liens avec les ateliers de reliure de la capitale. Son ambition ? Ouvrir son propre atelier pour servir des collectionneurs et passionnés.
“J’ai besoin du contact avec les clients et j’ai envie de dédier ma carrière à rendre service à des collectionneurs ou des passionnés, comme je le suis moi-même,” conclut-il avec conviction.
Comment concilier passion historique et viabilité économique dans un métier rare comme la reliure ? Quelles sont les perspectives d’avenir pour les jeunes artisans d’art?
Découvrir l’article complet dans le Journal Le Compagnonage n° 841 qui vous révèle tous les aspects de ce parcours inspirant.